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Capitaine Lawrence,Destination Finale



C’etait encore tot le matin, John s’extirpa difficilement de son lit pour aller voir du haut de son balcon si on apercevait deja la terre. Effectivement au loin a une distance qu’il estimait entre 1h30 et 2 h de navigation émergeait une longue bande de terre sur laquelle semblait pousser une vegetation luxuriante. En tous cas c’est ce que lui avait promis l’organisateur du voyage qui était spécialisé dans les destinations lointaines et paradisiaques. D’ailleurs qui pouvait bien donner une definition du paradis sans n’y être jamais allé ? Il semble que le mot soit rentre dans les moeurs et surtout dans l’imaginaire des hommes et femmes citadins souvent pour qui sable blanc, cocotiers et eaux turquoises étaient la definition du paradis.

Le tangage du bateau qui transportait la vingtaine de convives s’était calme dans la deuxième partie de la nuit, comme si il avait été progressivement apprivoise par ses occupants qui lui soufflaient comme a un enfant qu’on voudrait calmer et reconforter “du calme du calme, on est bientôt arrive..”

John lui ne connaissait personne parmi les autres voyageurs. Il est vrai qu’il’s n’avaient quitter le port de Miami que depuis 48 heures et qu’il se disait qu’il serait bien temps une fois dans leur paradis de commencer a échanger leurs impressions et faire connaissance. Il n’avait adresse la parole a personne sauf au personnel du bateau qui avait pour mission de sourire quel que soit la circonstance et surtout quel que soit l’humeur du client. Ils s’acquittaient tous très bien de leur tache, mais John lui savait que ce n’était pas toujours de gaite de coeur et que derriere leurs sourires se cachait souvent une tristesse, un désarroi et parfois meme un désespoir car ces employés modele avaient quitte leur pays, leur familles, leurs enfants afin de subvenir au besoin de ceux ci. Ils venaient tous d’une region pauvre du nord de l’Inde. Il n’avait pas envie de leur sourire en retour . L’echange était trop inégal.

L’ile approchait inexorablement au fur et a mesure que le bateau ralentissait sa course. Ils étaient maintenant si proches qu’ils pouvaient entendre les villageois s’invectiver, se saluer et palabrer, c’etait jours de marche.

Avant la descente du bateau les passagers ont eu droit a un dernier briefing du capitaine Lawrence et du représentant de l’agence de voyages Steve. Le mot d’ordre était de se fondre dans la population, avoir confiance en soi et de se laisser guider.

Lawrence avait decide de débarquer afin que lui aussi puisse profiter de ce coin de Paradis !

Le protocole aurait voulu qu’il reparte juste après que les clients et Steve soient descendus du bateau et qu’ils reviennent les chercher exactement 7 jours plus tard mais il avait decide de faire une entorse au reglement. Les 20 passagers et Steve seraient loges, nourris, blanchis dans l’unique hotel de l’ile.

Une fois le bateau a quai un sentiment de malaise envahit Steve. Le spectacle qu’il avait devant les yeux alors qu’il descendait la passerelle l’attrista profondément. Un groupe de danseuses , danseurs et musiciens tentaient vainement de recréer une atmosphere depuis longtemps révolue. Sous prétexte qu’ils voulaient étonner et accueillir les touristes et montrer ce que leur pays avait de plus original a offrir: l’authenticité. Ces pauvres malheureux se chargeaient de ridicule aux yeux de John. Non le pagne en synthétique et le collier en fausses dents de leopard ne l’impressionnait nullement. Il se dit que son séjour sur une plage paradisiaque ponctuée de surf et de plongée sous marine commençait plutôt mal.

C’est a ce moment que Steve lui demanda :

  • comment tu trouves ? C’est chouette non? avec un air enthousiaste, tout en affirmant sa question avec une pression sur le biceps de John qui déstabilise repondit:

  • Pas mal , pas mal mais que font ces villageois ici ? Ils ne collent pas dans le cadre. Leur sincérité a renouer avec leurs ancêtres et leur coutumes sonne faux tu ne trouves pas ?

Steve habitue aux critiques de ses clients ignora la remarque et dit a John:

  • D’ailleurs en milieu de semaine nous sommes invites a une cérémonie de commemoration des morts , j’espère que tout le monde voudra y assister.

Sur ces mots ils se séparèrent avant de tous monter dans le bus qui les mèneraient a leur hotel situe en bord de plage bien sur.

Chambre 9 , vue imprenable sur la plage de sable blanc, eaux turquoise, et cocotiers..la brochure et l’agence n’aurait donc pas menti?

John se sentit revigore et avait une envie folle de plonger et de sentir son corps en apesanteur dans cette eau a 27 degrés.

A sa sortie de l’hotel John croisa Steve qui ne manqua pas de lui rappeler la soiree commemorative.

  • Mercredi a la nuit tombée de l’autre cote de cette crique on vous attend tous. Tous les villageois seront la et se feront un plaisir de perpétrer leurs coutumes en votre presence, je serais vraiment ravi si tu pouvais venir.

  • Avec plaisir rétorqua John qui se dit qu’après tout il n’y avait pas grand chose d’autre a faire a la nuit tombée.

Au diner ce soir la, il était assis a une table avec 3 autres convives tous faisant partie du groupe. Il firent connaissance .

L’un était vendeur de voitures de luxe allemandes. Il était disons un peu trop habille pour une escapade touristique de ce genre. Un jean moulant une chemise blanche immaculée et une veste noire surmontée d’une discrete pochette jaune pale qui sortait très légèrement de la veste. Son nom était predestine pour un vendeur de voitures allemandes. Il s’appelait Ralph.

Les 2 autres attablées étaient Yolanda et Betty. Leur personnalités apparement s’étaient effacees au profit de leurs tatouages. Toutes deux en étaient couvertes certains plus ou moins réussis comme ce phoenix oiseau majestueux sur l’épaule droite de Betty. La pauvre bête n’avait probablement pas été terminée par l’artiste mais l’oiseau n’avait tout simplement pas d’yeux ce qui ne semblait pas gêner Betty et encore moins Yolanda pour qui l’ours dessine sur l’épaule droite avait tous les attributs d’une bête sauvage.

  • Bonsoir je m’appelle John, heureux de faire votre connaissance, j’arrive du nord de l’Angleterre et j’ai voyage 28 heures pour arriver a Miami, et vous d’ou venez vous?

  • On vient du Masschusset répondirent les deux tatouées

  • Et moi je viens de Buffalo dans l’état de New York dit fièrement Ralph qui devait probablement penser que tout le monde connaissait Buffalo et le succès de ventes de BMW puisque d’après la marque, Buffalo avait été élue premiere ville de toute la moitié est des états unis pour le nombre de voitures vendues. Cette statistique était nécessairement liée a ses performances comme vendeur et il était bien decide a partager cette idée.

  • Avez vous été invites a la soiree de Mercredi pour la commemoration des morts sur la plage dans la deuxième crique? Les 3 répondirent en coeur :

  • Ah oui alors on est impatients de découvrir comment vivent ces communautés et comment ils celèbrent leurs morts.

John se dit qu’il était venu uniquement pour admirer les fonds marins, le surf et profiter du généreux soleil, mais que finalement pourquoi ne pas adherer lui aussi a cette idée qu’on allait leur faire découvrir quelque chose dont il garderait un souvenir impérissable.

Mercredi le fameux jour de la commemoration est arrive. Le groupe de 20 touristes et Steve sont tous la. Tout le monde se connait plus ou moins et l’ambience est plutôt bonne enfant.

A l’approche de la deuxième crique un feu fait deja chatoyer les ombres des palmiers sur les parois de granit de ces immenses blocs rocheux. John , Betty, Yolanda et Ralph qui se considèrent maintenant comme amis après 3 jours arrivent ensemble sur la plage. Des leur arrivée, on leur propose une potion rougeâtre avec un champignon qui baigne au milieu. Coutume et folklore ayant la priorité tous les convives s’empressent d’ingurgiter le breuvage et de mastiquer religieusement sur le champignon.

Malgre la sobriété de mets et produits proposes, la commemoration a quelque chose de grandiose. Les chants, les battements de tambours rendent tous les participants euphoriques, le champignon fait lentement son effet. Les habits de commemoration portes par ce qui semble être le chef du village et ses disciples sont sublimes. La couleur or domine avec des reflets verts et jaunes ponctues par des grappes de rubis probablement aussi fausses que les dents de leopard.

Soudainement surgit du haut du bloc de granit le plus imposant un personnage avec un masque dont le rictus était plus que menaçant. Le masque était blanc et les traits qui exprimait la méchanceté étaient noirs. Encore une fois le suppose chef du village était un faux, ce géant masque était le reel patron.

A la grande surprise de tous les convives, le grand chef s’exprimait dans un anglais parfait.

L’annonce qu’il leur fit les fit tous sursauter d’effroi malgré leur état second.

John s’efforca de trouver Steve leur responsable pour lui demander a quoi rimait cette mise en scene…mais pas de Steve, il s’était volatilise.

Leur heure était arrivée, le grand chef voulait pour commémorer les morts trancher la gorge des 20 participants afin de récolter leur sang qui servira ensuite a faire la potion ou baigne le champignon au prochain groupe de visiteurs.

John essaya de raisonner, comment verifier ce morbide reel qui s’abattait sur lui et ses compagnons d’infortune? Il se dit que en se projetant dans le futur peut être pourra t-il échapper au present ?

- Dans 5 jours je serai dans les tribunes de mon club de foot de coeur Leeds United. Ce jour la ils affronteront Liverpool dans une forme de derby. Au moment ou dans sa tete il entendait les clameurs du stade, une impression de chaleur et presque de douceur venait caresser sa gorge. Il se sentit happe, sa tete mainteant gisait sur le sable blanc aux cotes de celles de Ralph, Yolanda et Betty.

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